mardi 23 avril 2019

Avertissement

Normalement, dans un blog, les articles les plus récents sont ceux qui apparaissent en premier, les plus anciens étant accessibles à la fin par un menu déroulant.
Par contre, pour faciliter la lecture, les articles de ce blog sont classés par ordre chronologique.
Pour cela, les dates d'édition ont été modifiées, les articles plus anciens devenant les premiers à la lecture. Ce qui fait que la mention de bas de page "articles plus anciens" renvoie en fait aux articles suivants, plus récents.


Introduction générale de Jean-Marie Mengin.

Le GR 7 (Vosges - Pyrénées), que j'ai effectué de 1995 à 2001, et le GR 4 (Méditerranée - Atlantique), que  j'ai parcouru de 2014 à 2021, traversent l’Ardèche. Le GR 3 (sentier de la Loire) y prend son départ.
D’autres GR sillonnent ce département.

Je vous propose de découvrir  le GR 42, le GRP Tour du pays de Vernoux et le GR 420, que j’ai parcourus de 2011 à 2019, depuis mon arrivée en Ardèche.
D'autres suivront...


https://grdardeche.blogspot.fr


GR 42





GR 42

Corniches de la rive droite du Rhône

(Saint-Etienne - Beaucaire)

-311 km-



Le GR 42 est un sentier de crête, créé dans les années 70 par Philippe Lamour et le Dr Paul Cabouat aidés par des pionniers amoureux de leur département ardéchois.  
Il est progressivement tombé en désuétude et son topoguide n’était plus édité depuis 1987.
Actuellement en cours de réhabilitation, il est prévu qu’il soit prolongé depuis Beaucaire jusqu’au Grau-du-Roi.[Cette réhabilitation sera effective en 2016, avec l'édition d'un nouveau topoguide.]

Au départ de Saint-Etienne, ce sentier traverse le parc naturel régional du Pilat pour se rapprocher progressivement de la vallée du Rhône. Il suit alors la rive droite du fleuve sur les hauteurs des piémonts du Massif central jusqu’aux collines rhodaniennes et se termine actuellement à Beaucaire. Il tient du Rhône son unité, mais grande est la diversité des paysages qu’il traverse.

Je l’ai parcouru d’octobre 2011 à septembre 2015, dans son ancienne version très différente du nouveau parcours, épaulé par Viviane que je retrouvais chaque jour à l’étape.


Mercredi 12 octobre 2011 : Saint-Etienne – Le Bessat.

L’origine du GR 42 se situe à Saint-Etienne, dans le département de la Loire, sous le flanc nord du massif du Pilat.
13h40. Quartier de la Métare, où vient de me déposer Viviane. 623 m d’altitude. Belle journée d’automne ensoleillée.
Je commence à grimper sur la côte à travers les dernières résidences du quartier où un chemin forestier prend rapidement le relais. J’atteins une première crête dominant la ville et je pénètre dans le parc naturel régional du Pilat. Entre 700 et 800 mètres d’altitude, glands et châtaignes jonchent le parterre forestier.
Changeant de versant, le sentier  gagne le village perché de Rochetaillée que domine son château féodal. Construit sur un rognon de quartz, le château est une véritable forteresse dont la date exacte de fondation reste inconnue. Le château a toutefois été mentionné pour la première fois en 1173. Sa localisation n'est pas un hasard car le précipice le rendait inaccessible du coté Nord. A l’origine, le bâtiment était composé de quatre tours dont il n'en reste plus que trois aujourd'hui.
Le village se situe sur une ligne de partage des eaux entre deux mers avec deux rivières : le Furan (bassin versant de la Loire) et le Janon (bassin versant du Rhône).
Je fais une halte dans un bistro en face du château pour boire une bière et prendre une photo.



Le sentier va maintenant s’élever progressivement vers les hauts plateaux. A 900 mètres d’altitude, on a encore une dernière belle vue sur Saint-Etienne. Au lieu-dit Le Plateau (1038 m), je longe un enclos où cohabitent des chèvres et deux jeunes lamas (alpagas, me semble t-il).


A 17h10, je parviens à Le Bessat (1164 m), petite station de sports d’hiver et centre de tourisme estival, situé très exactement sur la ligne de partage des eaux Atlantique – Méditerranée (entre église et mairie). C’est  un point de jonction avec le GR 7 (sentier Vosges-Pyrénées).
Je retrouve Viviane qui m’attend avec le Boxer à l’entrée du village. Nous cherchons un endroit où dormir et allons nous installer en forêt, sur le GR. Le soleil disparaît rapidement et le brouillard s’installe, gommant le paysage et nous enveloppant peu à peu.















Jeudi 13 octobre 2011 : Le Bessat – Vanosc.

Au matin, brouillard et humidité ambiante…
Le GR 42 quitte Le Bessat en un trajet commun avec le GR 7 et entre en forêt. Il passe à la croix des Fosses (1276 m) puis atteint 1306 m d’altitude sur le versant ouest d’une hauteur avoisinante. C’est le point le plus haut de son parcours. Bientôt les deux GR se séparent, et le GR 42 poursuit son chemin vers le carrefour de la croix Fayard. Au sortir de la forêt, les nappes de brouillard se délitent par dessus la lande de genêts, laissant apparaître le soleil.
Le sentier s’abaisse peu à peu vers la vallée transversale de la Déôme. A cette altitude, on retrouve châtaignes et glands en grand nombre sur le sentier. La descente se poursuit parmi les prairies et pâtures, au gré de chemins creux et de petites routes.
Je débouche vers midi dans la vallée à Bourg-Argental. Nous nous éloignons vers l’entrée du camping pour manger dans le fourgon.

Par la suite, Viviane me fait sortir de la ville en voiture pour éviter un trajet assez pénible par une départementale fréquentée et dangereuse (parcours que je connais pour l’avoir effectué il y a deux ans sur le GR 65 (sentier de St-Jacques-de-Compostelle), également de passage à Bourg-Argental). Elle me dépose au gîte d’étape de Mounes, là où se séparent les GR. « Attention, ici GR 42 » dit un panneau annonçant que le GR 65, emprunté par la majorité des marcheurs, se poursuit 100 mètres plus bas !
Le GR 42 grimpe maintenant vers le plateau de Burdignes. Un ciel tourmenté me fait craindre une éventuelle ondée qui ne surviendra pas. Plus haut, des prairies en terrasses où paissent des troupeaux annoncent le hameau agricole de Montchal dominé par les ruines d’une ancienne tour. Par un vieux chemin vers le sud, le GR grimpe vers le carrefour de la Cartara (1040m).
L’horizon se dégage dans la descente avant que je ne replonge en forêt. L’itinéraire atteint le moulin Laure, un charmant lieu-dit sur un ruisseau qui sert de limite entre les départements de la Loire et de l’Ardèche. Le franchissement du ruisseau signifie que je quitte également le parc naturel régional du Pilat.

Du côté ardéchois, le sentier se poursuit en balcon en un paysage ouvert sur les monts du Vivarais dont le soleil d’automne a repris possession. C’est ainsi que j’atteins Vanosc, lové dans le vallon du ruisseau du Malbuisson.
Je ne rencontre pas Viviane qui devait m’attendre devant l’église. Petit coup de fil. Elle stationnait auprès d’une chapelle, croyant qu’il s’agissait de la « petite » église du village.

Nous retournons à Bourg-Argental pour passer la nuit au camping municipal près duquel nous avions mangé à midi.

Vendredi 14 octobre 2011 : Vanosc – Satillieu.

Au sortir de Vanosc, le sentier descend par une bonne route jusqu’au pont des Moulins puis il s’élève sous forêt, franchit une crête à 729 m puis s’abaisse jusqu’à Vocance, dans la vallée de la Cance.
Petite halte au bistro du village. Sur les murs de la salle, des photos à foison de comédiens et chanteurs : Brel, Ferré, Ferrat, Gainsbourg, Lino Ventura et autres amis de Georges Brassens… Du beau monde !
Sur la rive droite de la Cance, le GR grimpe au flanc du vallon. Raide montée dans la rocaille jusqu’à Boiray.

Nous mangeons dans le fourgon sur une place de parking de ce hameau rénové essentiellement en résidences secondaires. Après une petite sieste, je me remets en route, grimpant sous forêt jusqu’à la croix de Boray (939 m). Je traverse quelques pierriers, des « chirats », accumulation de blocs irréguliers dus à l'éclatement de la roche granitique. Formés lors des dernières glaciations du quaternaire, entre -100 000 et -10 000 ans, les chirats sont dus à l'éclatement de la roche sous l'effet du froid. Les blocs ont ensuite été transportés sur la pente par les glaciers. Les chirats sont assez rares et caractéristiques des versants nord du massif du Pilat et de la bordure est du Massif central.
Je contourne en hauteur les Grandes Faugères, un curieux village circulaire. Je poursuis mon itinéraire en descente régulière dans un milieu ouvert où paissent vaches, moutons, chèvres et chevaux. Débouchant sur les hauteurs de Satillieu, suite à un balisage défectueux, je m’égare en traversant les premiers hameaux ; j’effectue un détour de deux kilomètres avant de rejoindre le centre de la bourgade de Satillieu, dans la vallée de l’Ay.
Je rejoins Viviane, et nous gagnons à 18h le camping de la Grangeon, conseillé par le Guide du Routard. Patronne sympathique, emplacement agréable au bord de l’Ay. Vu l’avancement de la saison, nous en sommes les seuls campeurs. 

Samedi 15 octobre 2011 : Satillieu – Saint-Victor.

Au matin, les hautes branches des arbres du camping sont le théâtre des joutes verbales de deux rouges-gorges qui redéfinissent leur territoire hivernal.
A 9h40, je quitte Satillieu vers le sud, grimpant dans les faubourgs pour gagner les hauteurs.
Le GR 42 chemine avec le GR 420. Douce luminosité d’automne. Dans les haies, sittelles, grimpereaux et pinsons me précèdent en voletant entre les arbustes.


Passage à la croix de Lionnet (794 m) et descente vers le col routier de Juvenet.
Entre-temps, sur le parcours, approchant d’une maison isolée, je suis accueilli  par un concert d’aboiements. Une dame sort, je lui fais remarquer qu’il est difficile d’arriver chez elle discrètement ! Je lui demande combien de chiens elle possède : « oh, une dizaine ! » me répond-elle naturellement…
Je traverse la route du col pour grimper vers le sud jusqu’à Montplot. Hameau isolé perché à l’abri d’une crête, anciennement ruiné, il a été complètement rénové. Après avoir franchi  la crête (813 m), l’itinéraire se poursuit sur le versant sud essentiellement sur route carrossable. Je perds du temps à vérifier mon parcours à cause d’un balisage incertain, et au prix de quelques allers-et-retours je débouche sur Saint-Victor à 13h30, en retard sur mes prévisions.
C’est trop tard pour manger au restaurant comme nous l’avions envisagé. Nous décidons de rentrer directement à la maison.

Vers 14h30, nous sommes de retour à Saint-Apollinaire-de-Rias, où nous habitons depuis janvier.

*****

Dimanche 13 novembre 2011 : Saint-Victor – le Grand Pont.

A partir de Saint-Victor, le GR 42 et le GR 420 vont traverser un plateau entaillé par les ruisseaux affluents du Doux, sur des hauteurs s’abaissant peu à peu de 600 à 400 mètres d’altitude.
C’est une belle journée d’automne. A 10h30, je m’éloigne du village par le cimetière et m’engage sur le plateau dans un paysage ouvert, le plus souvent sur des petites routes. Brève incursion dans une forêt de châtaigniers où résonnent les aboiements des chiens de chasse. Champignons en grand nombre et bogues de châtaignes au sol.
Nous sommes dans la zone AOC de la châtaigne d’Ardèche. Cette reconnaissance, depuis 2006, apporte une garantie de qualité et d’origine pour un fruit issu du savoir-faire traditionnel des castanéiculteurs ardéchois.
J’atteins la ferme-auberge du château de Corsas, actuellement fermée ; j’enjambe le ruisseau de Jointine sous le barrage d’un lac-réservoir, traverse le village d’Etables pour rejoindre à midi Viviane sur une hauteur dégagée, face à un verger.
Je reprends mon trajet à14h, contourne le château de Trollat, descends en forêt pour traverser par une passerelle le ruisseau de Beauze. Je remonte sur le plateau, gagne un lotissement et emprunte une route départementale fréquentée. Le sentier blanc et rouge, pas très bien balisé, se poursuit sur une route de crête aux horizons dégagés. Une variante se dirige à l’est vers Tournon, dans la vallée du Rhône, tandis que l’itinéraire principal se poursuit au sud sur la crête, dominant le cours du Doux. Après le hameau du Vitrier, il plonge en un beau sentier forestier en grands lacets raides. Face à moi montent trois vététistes qui devront mettre pied à terre vu la rudesse de la pente. Au débouché d’un ravin, dans un lacet, un ruisseau tombe en cascade et forme une petite vasque.


A 16h30, je débouche dans la profonde coupure du Doux, au Grand Pont, à la latitude de Tournon-sur-Rhône. Viviane s’apprêtait à venir à ma rencontre, mais dans une fausse direction. Ainsi pas de danger de se retrouver…

*****

Mardi 12 juin 2012 : Le Grand Pont – Saint-Romain-de-Lerps.

Arrivés vers 13h avec notre nouveau fourgon Fiat Ducato aux abords du Grand Pont, Viviane et moi  mangeons sur place dans le camping-car. Le temps est instable : alternance d’ondées et de soleil.
A14h, je m’engage sur le Grand Pont, vieil édifice à voie unique qui enjambe le Doux. Je dois me réfugier dans des renfoncements du parapet pour laisser le passage aux camions.
De l’autre côté de la rivière, sur la rive droite, le sentier s’élève en forêt, dominant en balcon le Doux puis, avant sa confluence, le Duzon que l’on n’aperçoit que rarement à la faveur de trouées dans le feuillage. Les digitales pourpres  fleurissent sur les talus. De temps en temps, une petite ondée se manifeste, qui ne suffit pas toutefois à me faire revêtir la veste de pluie : cela me vaudra un rhumatisme à l’épaule qui se rappellera à moi dans l’après-midi....
Après la Grange de Vaure, l’itinéraire grimpe en lacets sur un plateau, atteint une route et gagne l’intersection de la croix de Corps que rejoint la variante en provenance de Tournon.
Le soleil prédomine maintenant. Le GR 42 et le GR 420 suivent la route vers le sud et contournent le village de Plats. La route du plateau domine la vallée du Rhône. Plus loin à gauche, les GR empruntent un chemin qui monte à travers bois et rejoint une crête qui mène à la chapelle du Pic (649 m), à l’entrée nord de Saint-Romain-de-Lerps. Ce village offre un grandiose belvédère sur la vallée du Rhône. A 18h, je retrouve Viviane stationnée devant l’église.

Nous allons passer la nuit au camping de la ferme de Simondon, près de Plats : magnifique panorama sur la vallée du Rhône et les Alpes, embelli par un superbe arc-en-ciel intégral.

Mercredi 13 juin 2012 : Saint-Romain-de-Lerps – la Croix-Saint-André.

Alors qu’une bretelle se dirige vers Saint-Péray dans la vallée du Rhône, l’itinéraire principal oblique vers l’ouest. Après que Viviane m’ait déposé devant l’église de St-Romain, je m’aperçois que j’ai oublié mes bâtons de marche dans le fourgon.
Je m’engage à travers prés vers le col de Gazareau, dans un milieu ouvert de prairies. Je chemine sur une ligne de crête avec vue à l’est sur la vallée du Rhône comme fil rouge. Puis le sentier s’abaisse en deux larges boucles vers le ruisseau de l’Ozon qu’il me faut enjamber en sautillant sur des pierres dans le cours d’eau.
Remontant par un chemin forestier, je rencontre un vieux monsieur à la recherche de champignons. Sa récolte semble fructueuse : cèpes et girolles garnissent son panier. On discute quelques minutes. Il m’apprend qu’il a « fait » le chemin de Compostelle…
L’itinéraire sort du bois. Après le hameau d’Antoulin, il traverse des prés et des cultures et atteint le col de Leyrisse. C’est la période de la fenaison. Un paysan arpente sur son tracteur des prés pentus. Le col de Leyrisse (585 m) est situé sur la D533 très fréquentée, entre Valence et Le Puy, à l’intersection de la D14 qui mène à Vernoux-en-Vivarais.
A midi, nous mangeons sur place dans le camping-car.

Je reprends vers 13h30 (avec mes bâtons) le parcours qui s’infléchit bientôt dans les prés, délaissant la bretelle qui part vers Alboussière. Une plaque commémorative rustique en plein champ rappelle que le 8 juillet 1709 a eu lieu ici le combat de Leyrisse, opposant les camisards protestants aux troupes de Louis XIV. « Les camisards d’Abraham Mazel face aux troupes royales luttèrent avec courage pour la liberté de conscience. Cette liberté fondamentale ne fut acquise qu’en 1789 avec la Révolution. » dit la plaque du Patrimoine huguenot d’Ardèche. Après la révocation de l’édit de Nantes en 1685, la révolte des camisards dura de 1702 à 1710, dirigée par des chefs populaires tels Jean Cavalier et Abraham Mazel. 


Le sentier se poursuit sur la crête du serre des Fayolles et rejoint la D14 au col de Ponsoye. Il emprunte alors un ancien chemin qui mène au lieu-dit Cerisier puis à la ferme Robert. A partir de là, il gravit sous forêt le serre de Fiole Bise jusqu’à l’altitude de 707 mètres. Ce parcours permet de larges points de vue sur le village de Boffres, au cœur d’un plateau frais et riant, couvert de cultures, de vergers, de prairies et de bois de châtaigniers. Le sentier se stabilise à altitude constante, franchit un petit col. Je croise un couple qui randonne avec un âne et un chien.
J’atteins alors vers 16h le col de la Croix-Saint-André où je rejoins Viviane.

*****


Mercredi 7 novembre 2012 : La Croix-Saint-André – Saint-Laurent-du-Pape.

A 13h45, départ de la Croix Saint-André, où m’a déposé Viviane.
Le sentier grimpe vers la crête et atteint à 763 m le serre de Lierne. Le GR 42 se sépare du GR 420 mais rejoint le GRP Tour du pays de Vernoux.  Ensemble, ils cheminent  en bordure du plateau de Vernoux. La vue est dégagée à l’ouest sur le plateau, et à l’est sur la vallée du Rhône dans le lointain. Ils s’engagent en forêt sur le large chemin de crête du serre de Barrite. A un col près du lieu-dit Font Limouse, le GR 42, laissant le GRP se diriger vers le col de la Mure, effectue un crochet vers l’est. Il s’abaisse en forêt par la ligne de crête de Charbonnier et débouche sur les prairies du col de Gilhac (519 m).
Délaissant la bretelle de Saint-Péray, le GR 42 s’engage au sud vers le château en ruine de Pierre Gourde. Ce château date du XIIIe siècle et fut utilisé comme carrière de pierre après son abandon au XVIIe. La forteresse n’est plus qu’une ombre mais les panoramas délivrés tout autour sont merveilleux sur le Vercors, les vallées du Rhône et de l’Eyrieux.
Il me reste maintenant à dévaler la corniche de l’Eyrieux, d’abord à travers des landes puis des pins sylvestres et des chênes, dans une forêt d’automne sous les derniers rayons du soleil.
Je débouche à 17h30 dans la vallée de l’Eyrieux, à Saint-Laurent-du-Pape.

Lorsque nous nous sommes rejoints, Viviane et moi, cherchant un endroit pour dormir, nous nous dirigeons vers Valence et arrivons de nuit dans un camping de la ville.

Jeudi 8 novembre 2012 : Saint-Laurent-du-Pape – Saint-Julien-en-Saint-Alban.

L'Eyrieux, affluent rive droite du Rhône, prend sa source sur les hauts plateaux des monts du Vivarais, près du lac de Devesset à 1100 mètres d'altitude.
Ce matin, je franchis le pont sur l’Eyrieux. Je rejoins l’assise d’une ancienne voie de chemin de fer que j’emprunte pendant quelques kilomètres parmi les buis et les acacias, au flanc de la vallée.
J’entame ensuite une longue montée vers la crête. Une pancarte signale une chasse en cours. Effectivement, on entend des coups de feu dans le coin, et des voitures de chasseurs sont garées ça et là. La montée est un peu pénible, toute en trompe-l’œil : chaque fois que je crois avoir atteint la crête, un faux plat cache une nouvelle grimpée…
J’atteins le serre qui sépare la vallée de l’Eyrieux de la dépression de l’Ouvèze.
Au milieu des prairies, je marche sur la route de crête jusqu’à la cote 517.  A l’extrémité orientale du massif des Boutières, le GR effectue une brève incursion dans le parc naturel régional des Monts d’Ardèche en pénétrant sur le territoire de la commune de Saint-Cierge-la-Serre.
Après avoir quitté la route, je suis surpris par une laie flanquée de ses quatre marcassins, qui déboulent devant moi, traversent le chemin et s’enfuient dans les fourrés en contrebas. Je gagne le hameau de Champ Riond et, par une belle descente dans les châtaigniers, je débouche sur la route départementale qui monte à Saint-Cierge.
Dans un virage un peu plus loin, hors GR, je retrouve Viviane. Après le repas, je prends le temps d’une petite sieste avant de repartir pour une heure de marche.
L’itinéraire poursuit sa descente parmi une belle forêt de chênes et de pins sylvestres puis atteint un hameau en lisière. Il chemine alors en milieu ouvert, franchit le ruisseau de Servouans et se dirige au milieu d’un vignoble de Côtes-du-Rhône vers la vallée de l’Ouvèze, pour atteindre la grande route qui traverse Saint-Julien-en-St-Alban.

Nous roulons jusqu’à Cruas pour y trouver un camping ouvert où nous nous installons vers 16h30.

Vendredi 9 novembre 2012 : Saint-Julien-en-Saint-Alban – Bressac.

A 9h30, je franchis le pont sur l’Ouvèze. La route monte au hameau de Saint-Alban. Je passe à côté d’une belle maison rénovée dont malheureusement le propriétaire se croit obligé de signaler qu’ « ici habite un supporter de l’Olympique lyonnais » !
La route continue à grimper en lacets jusqu’au col de Linte. C’est ici le plateau des Gras, constitué par une juxtaposition de bancs calcaires d’âge jurassique supérieur. Ces calcaires gris ont été exploités dans une dizaine de carrières au XIXe siècle, comme pierre de taille.
La journée est ensoleillée, d’une grande douceur. Vue panoramique sur le Vercors, le Diois et notamment les Trois-Becs. Le va-et-vient de la factrice entre les maisons isolées du plateau rythme la marche.
La végétation change. Le GR chemine parmi les chênes verts, les genévriers et les buis, dans une végétation jaunissante d’automne.


Le sentier descend doucement vers la vallée de la Payre, débouche dans une campagne parsemée de hameaux. A l’église de St-Symphorien, je retire mon sweet-shirt à longues manches et range mes bâtons de marche sur le sac à dos. Je franchis la Payre et j’atteins Brune.
Le reste du parcours va se dérouler sur le bitume dans la plaine, d’abord le long de la D22 puis sur de petites routes qui traversent des hameaux. Le GR 42 atteint maintenant les contreforts du plateau du Coiron. Beaucoup de maisons sont bicolores : pierres basaltiques noires du Coiron et calcaire gris du plateau des Gras.
J’aperçois de loin le Ducato, garé sur une petite route à l’entrée de Bressac (commune de Saint-Lager-Bressac). Il est 12h, le ciel commence à se couvrir et le vent se lève. On songe à rentrer à la maison…

*****

Mardi 4 juin 2013 : Bressac – Meysse.

De retour à Bressac, je traverse le hameau à 15h.
Au sud de Richard commence un chemin qui s’élève en forêt et domine la vallée du ruisseau de la Charavanne. Traversant la route de Cruas à St-Vincent-de-Barrès, il gagne la crête par la Grande Côte et pénètre en forêt domaniale du Barrès. Cette forêt domaniale fait partie d’un programme de reconstitution forestière. En 1905 ont été replantés pins noirs, cèdres, sapins et douglas ainsi que des chênes verts et pubescents, des pins sylvestres, des érables, alisiers blancs, cormiers, merisiers…  Une hêtraie originelle a été préservée jusqu’à aujourd’hui, remarquable en zone méditerranéenne. Une réserve biologique a été créée par l’ONF.
Le GR emprunte une route forestière non revêtue en direction du col de Duranne. Il atteint la cote 501. Descente en lacets, suivant la rive droite d’un ravin jusqu’à la croix de Cayrol. De ce col au flanc nord du Cayron, le chemin s’abaisse direction sud-est.
Vue sur le Rhône et les fumées de la centrale nucléaire de Cruas. Des lignes THT défigurent le paysage. Dans ma progression, je m’engage dans une fausse direction. Bizarre, le chemin grimpe alors qu’il devrait descendre vers la vallée. Demi-tour.
Le sentier passe à Chanaud, longe une réserve à lapins. Et de fait, de nombreuses entrées de terriers débouchent dans des terrains sableux.
J’arrive à Meysse, aux belles maisons en pierres basaltiques issues des coulées de lave du plateau du Coiron. Je parcours les ruelles autour de la vieille église romane où je comptais retrouver Viviane. En fait, elle m’attend à 19h sur le parking de l’église nouvelle sur la N86.

Nous allons passer la nuit au camping de Cruas où nous avions dormi le 8 novembre.

Mercredi 5 juin 2013 : Meysse – Le Teil.

A 10h, je traverse le pont sur le Lavezon et m’engage le long de la rive droite de la rivière. Au bout d’un kilomètre, les poteaux indicateurs balisés du GR invitent à poursuivre tout droit. Mais c’est une mauvaise direction. Je rétablis à la main la direction du panneau, espérant ne pas induire en erreur les prochains randonneurs. Le sentier progresse le long du ruisseau du Liaud. Au bout d’un moment, une pancarte indique « propriété privée, défense de pénétrer ». Mais c’est bon ! Il ne s’agit que d’une indication pour les voitures…
Le sentier bifurque et grimpe vers un plateau. Après le passage d’un portillon, je débouche dans les pâtures.
Je rejoins le hameau des Videaux  près duquel je retrouve Viviane. Nous mangeons dans le fourgon avec une belle vue sur le château de Rochemaure en contrebas. Château fort médiéval, perché sur une falaise, c’est un véritable nid d’aigle qui domine la vallée du Rhône.
Après le repas dans le fourgon, nous jouons à un jeu de rummikub.

Le GR 42 se poursuit maintenant dans la garrigue. Dans un virage du sentier, mon attention est attirée par le chant d’un rossignol. Plus loin, il me faut enjamber un ruisseau au passage d’un vallon frais.
Le sentier blanc et rouge  emprunte maintenant une route de crête empierrée dans une forêt méditerranéenne de chênes rouvres et verts, de buis et de genêts à balais en fleurs. Puis c’est la descente sur Le Teil. Je me trompe à nouveau de direction aux premiers lotissements. Il me faut traverser toute l’agglomération avant de retrouver le lieu de rendez-vous à l’église du faubourg de Mélas à 18h.

Nous nous dirigeons vers Viviers où nous trouvons un camping à l’entrée de la ville.

Jeudi 6 juin 2013 : Le Teil – Saint-Thomé.

Je poursuis mon chemin à10h. Après Le Teil (95 m), le parcours s’élève progressivement dans la forêt méditerranéenne jusqu’à l’altitude de 342 mètres. Puis il s’abaisse à nouveau vers la vallée de l’Escoutay pour rejoindre à midi sur une place le hameau des Crottes, en face de Saint-Thomé dont le village perché domine la vallée.

Après le repas dans le fourgon devant l’église de Meysse, nous rentrons à la maison dans l’après-midi.

*****

Mercredi 23 avril 2014 : Saint-Thomé – Saint-Montan.

A 11h, je quitte le hameau des Crottes pour grimper vers la butte où se perche le village de Saint-Thomé, aux maisons bien ardéchoises serrées les unes contre les autres.
Le GR redescend, contournant le village, dans la vallée de l’Escoutay. Il va sinuer le long des méandres de la rivière à travers champs, prés et bosquets.
J’atteins à 13h le lieu-dit les Pignes, à proximité d’un pont romain où est stationnée Viviane.

Par la suite, le GR monte par une petite route le long d’habitations, passe à l’ouest de la tour ruinée St-Martin. Aux Bretons, il s’engage sous le porche d’une propriété et gagne l’entrée du ravin de l’Enfer. Le parcours du ravin est étroit, rocailleux et humide.
Bientôt le sentier quitte le ravin, remonte vers un col à 300 m d’altitude, passe à Pré-de-Guinet. Il côtoie un champ de lavandin ainsi que les premières vignes des coteaux du Vivarais. Le chemin contourne une propriété privée où le passage est autorisé aux randonneurs seulement. Au travers d’une garrigue d’ajoncs, de genévriers, de chênes verts, il s’engage en descente le long des falaises calcaires du flanc ouest de la colline du Pichenu.
Je débouche sur les toits de Saint-Montan, vieux village fortifié au pied des ruines d’un château fort. C’est le plus beau site médiéval de la région.
J’atteins le centre du village à 16h50 où je retrouve Viviane stationnée sur une place.

Nous allons passer la soirée et la nuit sur une aire aménagée pour camping-cars à Viviers. C’est un ancien camping.

Jeudi 24 avril 2014 : Saint-Montan – Saint-Martin-d’Ardèche.

A 8h45, je traverse le bas du village de Saint-Montan. Vue impressionnante sur le bourg médiéval qui, lui, s’élève en pyramide jusqu’à son château construit sur un éperon rocheux : venelles en colimaçon, rues voûtées, montées escarpées, maisons édifiées sur des rochers, soutenues par de puissants contreforts, fenêtres à meneaux, portes cintrées, caractéristiques du Moyen Age.
Le sentier s’éloigne vers Valescure. Il franchit la Conche, actuellement à sec, sur une passerelle inondable, grimpe au sud-ouest le long d’un éperon boisé, le Serre-Court et traverse le bois du Laoul, dominant la combe Chabaud. C’est un parcours au milieu des chênes verts et rouvres, des vignes et des genêts à balais.
A une hauteur de 388 mètres, j’atteins la départementale 4. En face, je m’engage vers la crête du bois du Sorbier puis j’entame la descente dans les garrigues calcaires vers la plaine du Bas Vivarais, en bordure de la vallée du Rhône. Un chemin carrossable vers le sud mène aux hameaux de Fontaynes puis de Garoune pour atteindre la départementale 201. C’est là que m’attend Viviane à 13h.

L’après-midi, le GR chemine sous le soleil dans la campagne, domine la rive du ruisseau de Peyrobe. Rosiers et oliviers marquent une végétation méditerranéenne où volent des citrons de Provence, de couleur jaune et orange.
Le balisage blanc et rouge rejoint une petite route qui, par Malherte et Trignan, débouche sur Saint-Martin-d’Ardèche, située en aval des gorges de la rivière Ardèche.
Il est 16h15. Je retrouve Viviane stationnée sur un parking à l’entrée de la ville.

Nous retournons passer la soirée à l’aire de camping-cars de Viviers.

*****

Mercredi 29 octobre 2014 : Saint-Martin-d’Ardèche – chemin vers Vénéjan.

Arrivés à midi à St-Martin-d’Ardèche, nous mangeons dans le camping-car sur la rive gauche de l’Ardèche. C’est une magnifique journée d’automne.
Le GR 42 franchit la rivière sur un pont suspendu et pénètre dans le département du Gard (région Languedoc-Roussillon). Jonction avec le GR 4, sentier Méditerranée – Atlantique.
A 13h10, je commence à marcher sur le parcours commun des deux GR jusqu’à St-Julien-de-Peyrolas.
L’itinéraire se poursuit sur des petites routes. De nombreux chemins s’entrecroisent dans cette plaine cultivée. Je longe un champ de kiwis et bien sûr les vignobles des Côtes-du-Rhône. J’atteins la cave coopérative de St-Paulet-de-Caisson où se situe une aire de service pour camping-cars.
Le GR 42 se sépare du GR 4 et se poursuit sur route au cœur des collines rhodaniennes bordant la vallée du Rhône.
Le balisage laisse à désirer. Sur une hauteur à 135 m d’altitude, ne trouvant plus de marquage blanc et rouge, je me dirige vers un hameau et interpelle une dame qui rentre chez elle. « Vous êtes à Carsan, mais je ne connais rien en randonnée » me dit-elle. Ah oui, merci ! Au vu de la carte, il faut que je fasse demi-tour. Je réemprunte le parcours en sens inverse jusqu’à retrouver un panneau qui indique bien le GR dans la direction d’où je proviens ! Je ne comprends plus trop, alors je me renseigne auprès d’une jeune dame qui habite là. « Vous étiez bien dans la bonne direction, mais la commune de Carsan est très étendue. Si vous voulez, je vous ramène là-haut en voiture… » J’accepte l’offre de la dame pour éviter de refaire une nouvelle fois le parcours. De retour au Pas des Juifs près du point où j’avais fait demi-tour, elle me propose de m’emmener jusqu’à Saint-Alexandre, ce que j’accepte à nouveau car je ne suis pas sûr d’atteindre le point de rendez-vous avec Viviane avant la nuit. Merci beaucoup, madame, pour votre gentillesse !
Il est 16h45. Il me reste à effectuer cinq kilomètres avant que la nuit ne tombe.

J’emprunte une petite route au travers des vignes en direction de Vénéjan, lieu de rendez-vous avec Viviane. Je la joins par téléphone pour qu’elle vienne à ma rencontre. Il est 17h50 lorsque nous nous retrouvons, deux kilomètres avant Vénéjan. Nous décidons de passer la nuit sur place dans la nature, un peu à l’écart de la route. La nuit tombe. Beau coucher de soleil sur un horizon rougeoyant…

Jeudi 30 octobre 2014 : Chemin vers Vénéjan – Laudun-l’Ardoise.

Lorsque nous quittons notre emplacement, nous roulons sur la petite route que suit le GR jusqu’à Vénéjan.
A 8h30, je traverse ce beau village médiéval avec sa tour de l’Horloge et ses ruines restaurées. Sur le plateau qui domine le bourg, se trouve un moulin à vent réhabilité. Je voudrais prendre quelques photos mais la batterie de mon appareil est à plat. Il faudra attendre mon retour au camping-car pour la changer.
Le sentier s’éloigne et longe le pied des collines rhodaniennes, côtoyant des vignobles de Côtes-du-Rhône. Dans les haies, un arbousier (« arbre aux fraises ») étale ses gros fruits rouges comestibles.
Sur une colline à 154 m d’altitude, se détache la silhouette du château du Jonquier. Après une erreur de parcours, j’emprunte un chemin sablonneux sous une belle forêt de pins et de chênes verts.
Le GR est en cours de réfection et le balisage ne correspond plus à la carte, se confondant avec la variante 42B. Je préfère suivre le tracé d’origine et je descends à Chusclan par la route. Je traverse le village, franchis la Cèze et me dirige vers Orsan.
Je retrouve à 12h15 Viviane qui m’attend sur un parking à l’entrée de l’agglomération.

A 15h30, je reprends ma randonnée. J’emprunte un chemin qui remonte un vallon entaillant le plateau du Camp-de-César.  


J’atteins un col à 254 m. L’itinéraire dévale alors dans la garrigue calcaire jusqu’au parking d’accès au site archéologique de l’oppidum du camp de César. Le parcours poursuit sa descente vers Laudun-l’Ardoise. Cette bourgade possède une belle église fortifiée.


Dans les rues sont exposés des fac-similés d’œuvres d’un peintre figuratif local, Albert André, décédé en 1954.
Je quitte le village, franchis la rivière la Tave et poursuis sur une petite route qui s’éloigne vers le sud. A 17h15, je rencontre Viviane stationnée au bord  de la route.
Nous décidons de rester ici pour la nuit, sur un terrain en friche à côté d’une vigne. [Auparavant, Viviane se renseigne auprès de riverains pour savoir si l’on peut s’installer.]

Vendredi 31 octobre 2014 : Laudun-l’Ardoise – Pujaut.

Température matinale : 7° dans le fourgon au réveil. Grande amplitude thermique entre la nuit et la journée. Un petit coup de chauffage au gaz !
Lorsque je reprends ma randonnée, je chemine sur une petite route parmi le vignoble des Côtes-du-Rhône.
J’atteins la chapelle et l’ermitage Notre-Dame de Mayran isolés au milieu des vignes. Situé sur l’emplacement d’une ancienne villa romaine, le site médiéval est attesté dès le IXe siècle et la chapelle est construite durant le XIIe siècle. Dès le XVIIe, c’est un lieu de pèlerinage pour lutter contre la peste mais aussi contre la sécheresse. Ce pèlerinage a toujours lieu le premier dimanche du mois de mai.


Après la chapelle, le chemin s’éloigne dans des allées sableuses. Il gagne au travers des vignobles AOC de Tavel, Lirac et Côtes-du-Rhône, Saint-Laurent-des-Arbres au remarquable patrimoine médiéval : des ruelles tortueuses, un très beau château fort et une église fortifiée.


Quittant la bourgade, le GR 42 grimpe sous une belle pinède vers le col du Devès (104 m). Il traverse la N580 très fréquentée pour replonger dans les domaines viticoles AOC Châteauneuf-du-Pape, sur la rive droite du Rhône. Le sol est composé de sables alluvionnaires et de galets.
Les glands des chênes verts jonchent la route, les rouges-gorges chantent pour affirmer leur territoire hivernal et une petite troupe de mésanges à longue queue voltige d’arbre en arbre…
Sur le parcours, je longe une résidence privée avec de curieuses sculptures métalliques d’insectes géants réparties sur la propriété.
C’est au hameau de Truel que nous nous retrouvons pour manger dans le Ducato.
Je repars pour une petite heure de marche. Le sentier grimpe dans la garrigue et rejoint un plateau.


Plein sud, il atteint une intersection avec la départementale 242 dans les faubourgs de Pujaut.

Nous roulons jusqu’à Remoulins pour trouver un camping ouvert, près du Pont-du-Gard. C’est son dernier jour d’ouverture : il fermera ses portes demain à midi.

Samedi 1er novembre 2014 : Pujaut – la Fontaine du Buis.

Il est 9h à l’intersection de Pujaut. Le temps a changé. La brume exhale l’humidité de la nuit, et le soleil ne parvient pas à percer. Le parcours blanc et rouge se poursuit droit au sud. L’itinéraire emprunte un sentier qui monte dans la garrigue. Sur la colline, la brume noie le paysage et absorbe la pinède. 


Ce qui n’empêche pas les rouges-gorges de chanter à tue-tête.
Plus loin, une variante plonge à l’est sur Villeneuve-lès-Avignon, au bord du Rhône. Le GR, lui, oblique à l’ouest et descend rejoindre une vaste plaine. Il longe d’abord la route départementale qui côtoie l’aérodrome, puis traverse une zone d’activité. Retrouvant la variante qui monte de Villeneuve et qui est aussi le GR 63, le GR 42 contourne l’ancien étang asséché de Rochefort-Pujaut parcouru de roubines.
Obliquant dans des lotissements, je rejoins bientôt la N100. Il est 12h10, j’aperçois le Ducato garé au bord de la route, à proximité du lieu-dit la Fontaine du Buis.
A ce moment réapparaît le soleil. Nous mangeons dans le camping-car avant de prendre la route du retour dans l’après-midi.

*****

Jeudi 3 septembre 2015 : La Fontaine du Buis – Montfrin.

Arrivés hier dans le Gard, Viviane et moi avons passé la nuit dans un camping à Villeneuve-lès-Avignon.

Le GR 42 quitte bientôt la N100 très fréquentée pour emprunter une petite route. Le raffut automobile se calme. Le parcours se poursuit au milieu de vignobles bordés de cyprès. Les vendanges n’ont pas été faites, les raisins sont bien mûrs. Je résiste à l’envie d’en grappiller quelques-uns, par respect pour le travail des viticulteurs !
Des lignes à haute tension défigurent le paysage. Et dire que certains se plaignent des éoliennes ! Ont-ils râlé contre ces horreurs dont l’impact négatif est autrement plus important ?
L’itinéraire côtoie de nombreuses pistes DFCI de lutte contre les incendies. Plus loin, le sentier s’engage dans un massif boisé à 100 m d’altitude. Une pancarte indique une battue aux sangliers. Effectivement, je vais bientôt rencontrer un chasseur posté sur un quad qui surveille la zone avec des jumelles. « Faites attention, il y a une battue. » Je m’entends lui répondre que c’est à eux de faire attention ! Je m’engage sur le chemin le long duquel sont postés des chasseurs tous les cent mètres. Je ne suis pas rassuré tout de même, car ça commence à canarder. Mais bientôt le chemin se rétrécit, inaccessible aux véhicules. Quittant le massif, en me retournant, je lis sur une pancarte que je sors d’un espace naturel protégé sensible où sont interdits les véhicules à moteur. Ah bon ! Et les chasseurs ?
Je descends alors sur les premiers lotissements d’Aramon, ville située au bord du Rhône. Il est midi, je retrouve le Ducato garé en surplomb d’une voie ferrée.

Après le repas et une sieste dans le fourgon, Viviane m’aide à traverser la ville en partie. Je reprends mon chemin, gagne la voie ferrée que le GR, qui n’est plus qu’à 11 m d’altitude, va longer vers l’ouest. Sur le parcours, hormis quelques rares voitures, seule la stridulation des sauterelles rompt le silence. Je m’égare à proximité de la ligne TGV à cause d’un balisage qui prête à confusion. Je perds beaucoup de temps à me repérer et retrouver la bonne direction.
Le sentier arrive en vue de Théziers, gagne le village bâti sur une butte. Belle église fortifiée que je voudrais visiter. Mais elle est fermée.
A partir de là, je ne trouve plus de jalonnement et je descends dans les ruelles du village au hasard à l’ouest de la butte. Il me faut demander mon chemin à des habitants qui m’indiquent la direction de la voie ferrée. A partir de là, je m’oriente correctement et retrouve le balisage blanc et rouge.
Le GR 42 grimpe sur un plateau, traverse à nouveau des vignes. Les cymbales de quelques cigales se font encore entendre.
Arrivant en vue de Montfrin, à hauteur du château, je me dirige maintenant hors GR vers les rives du Gardon où Viviane m’attend sous le couvert d’un tilleul sur un vaste espace de verdure dominant un enrochement et une mise à l’eau pour embarcations. Quelques pêcheurs s’essayent à capturer selon la pratique « no kill » le blackbass (Micropterus salmoides). Poisson de sport par excellence, il est très apprécié des pêcheurs grâce à une forte agressivité. Tout comme le brochet, c'est un poisson d'affût qui attend sa proie ; son régime alimentaire est surtout basé de petits poissons, d’insectes, batraciens, araignées.
Nous sommes à l’entrée du camping Belle-Rive, au bord du Gardon. Nous allons nous y installer sous un bel espace ombragé. On sort la table et les chaises pour le repas.
Le patron nous demande par quelle source nous avons trouvé son camping, car il se plaint de la nouvelle loi qui lui interdit toute publicité…

Vendredi 4 septembre 2015 : Montfrin – Beaucaire.

En fait, les panneaux municipaux indiquent toujours le camping. Seules les pancartes privées sont interdites…
A la sortie de Montfrin, le sentier de grande randonnée franchit le Gardon, emprunte des routes fréquentées, dangereuses car sans protection, jusqu’à rejoindre une intersection avec le GR 6. Les deux GR vont se poursuivre en un itinéraire commun jusqu’au terme du GR 42.
Le parcours emprunte une piste cyclable construite sur le ballast d’une ancienne voie ferrée. Il s’engage ensuite sur une colline jusqu’au mas du Maire pour redescendre vers les lotissements des faubourgs de Comps. Il longe la conduite des eaux de Nîmes jusqu’à l’aqueduc des Arcades sous lequel il s’insinue.
A partir de là, je grimpe vers le massif de l’Aiguille par un sentier dans la garrigue pour atteindre un col situé à 125 m d’altitude. Végétation de chênes verts, chênes kermès, pins d’Alep, genêts et cistes.
Dernières collines de la basse vallée du Rhône sur la rive droite du fleuve, le massif de l’Aiguille a été occupé dès la préhistoire par des tribus de chasseurs qui utilisaient les nombreuses grottes et fissures que l’on trouve dans ces massifs calcaires. A la fin du Vsiècle sans doute, des ermites s’installent sur la colline de l’Aiguille et celle de St-Roman. Les moines vont agrandir petit à petit les cavités naturelles pour y installer une chapelle, des cellules et des salles communes. 


Colline de l’Aiguille

Un peu plus loin, j’arrive au bas du site de l’abbaye de Saint-Roman, monument historique classé. Vestige de vie monastique troglodytique unique en Europe, une véritable nécropole rupestre accueille des centaines de sépultures creusées dans le rocher. Les vestiges de fortifications médiévales et d’un château du XVIe siècle subsistent sur la terrasse supérieure.
Je monte vers l’abbaye. L’entrée est payante, mais je n’ai pas un sou sur moi. Demi-tour. Tel le renard de la fable « Le Renard et les Raisins », je me console en me disant que je n’aurais pas voulu laisser le moindre argent à une telle commune ! [Nous sommes en effet sur la commune de Beaucaire, municipalité tenue par le Front National.]
Descente par le chemin des Moines, dallé, à travers les plantes et les odeurs de la garrigue méditerranéenne. Panorama sur le Rhône face aux Alpilles avec une vue unique sur le fleuve et la Provence.
Au pied du massif, le GR 42 et le GR 6 rejoignent le Rhône, empruntent à nouveau l’emprise de l’ancienne voie ferrée, longeant la route départementale. Bientôt ils pénètrent dans les faubourgs de Beaucaire. L’itinéraire parcourt les ruelles de la vieille ville médiévale et rejoint le port de plaisance, sur le canal du Rhône à Sète.
J’aperçois le Ducato, garé sur les quais. Ici se termine le GR 42.
Nous n’avons aucune envie de nous éterniser dans cette ville que nous quittons immédiatement.
Le GR 6, quant à lui, franchit le pont sur le Rhône vers Tarascon.


                            Fin du GR 42, corniches de la rive droite du Rhône.




GRP Tour du pays de Vernoux





GR de pays

Tour du pays de Vernoux


(au départ de Combier)

-84 km-


Le GR de pays Tour du pays de Vernoux est un circuit qui permet de découvrir le plateau de Vernoux (département de l’Ardèche), entre les hauts plateaux des monts du Vivarais et la vallée du Rhône, au sein du parc naturel régional des Monts d’Ardèche.
C’est un circuit permettant de découvrir un pays qui s’étend sur un plateau verdoyant entouré de rivières qui ont creusé des lits profonds - à une altitude comprise entre 150 m et 950 m - où les prairies et les vergers côtoient les bois de pins, de hêtres, de chênes et de châtaigniers.

J’ai parcouru ce GRP comme sentier de proximité en douze demi-journées, de décembre 2011 à aôut 2015.



Jeudi 8 décembre 2011 : Combier – col de Pialoux.

A 10h20, je quitte notre maison à Saint-Apollinaire de Rias pour monter en vingt minutes au lieu-dit Combier.

La ferme Combier (760 m) est mon point de départ du GR de pays Tour du pays de Vernoux.
Un gros chien blanc m’accompagne quelques temps sur la route et lorsque je m’engage dans les prairies. Belle matinée ensoleillée. Le GRP chemine en forêt sous les châtaigniers, gagne le col de Montreynaud (757 m) sur la route Lamastre – Vernoux.
Je traverse à nouveau quelques prairies, longe des maisons isolées, puis je grimpe en forêt. Le sentier se poursuit à altitude constante (830 – 900 m) parmi les pins sylvestres, très présents sur le plateau de Vernoux. Hors GR une piste se détache pour grimper parmi les genêts et les pins au sommet du Serre de la Roue (949 m) point culminant du GR de pays et du plateau de Vernoux.
On découvre sur son sommet une enceinte de pierres entassées que l’on suppose être un oppidum celtique. Belvédère naturel où la vue s'étend sur le massif des Alpes (du Mont Blanc au Mont Ventoux, avec les sommets enneigés du Vercors), le plateau de Vernoux et les monts du Vivarais. Panorama splendide !
Le rocher du Serre de la Roue commémore un événement sanglant qui eut lieu pendant les guerres de religion, une macabre histoire qui rappelle l’importance de l’affrontement entre protestants et catholiques dans le nord de l’Ardèche.
Je m’installe pour manger un casse-croûte. Je ne m’attarde pas toutefois, car le soleil a disparu et j’ai peur de me refroidir.
Je retourne par la même sente, retrouve le sentier qui se poursuit en légère descente jusqu’au col de Pialoux (813 m).

A partir de là, je rentre à Saint-Apollinaire de Rias par d’autres sentiers, passant à la Commanderie et le Serpolet. J’arrive à la maison à 14h30.

*****